Publié le 24 mai 2005
Suite à une Circulaire de la Direction Générale de la Santé de juin 2003, une campagne d’évaluation de la qualité de l’air dans la partie souterraine du tramway de Rouen a été organisée en collaboration entre la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), le Transport en Commun de l’Agglomération Rouennaise, l’Agglomération de Rouen et AIR NORMAND avec un financement de la Direction Régionale de Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS).
Des mesures de poussières en suspension inférieures à 10 µm (taille en dessous de laquelle les particules pénètrent dans l’appareil respiratoire sans être majoritairement retenues par le filtre naturel que sont les poils du nez) ont été réalisées par AIR NORMAND durant une semaine en janvier 2005 sur le quai de la station "Gare - Rue Verte". Sept métaux ont également été analysés dans ces poussières et le CERTAM a aussi mesuré durant une journée la répartition granulométrique (taille) et le nombre de particules présentes dans l’air du quai.
Les résultats montrent que :
- Les concentrations massiques de poussières inférieures à 10 µm sont nettement plus élevées que dans l’air extérieur du centre ville de Rouen (3 à 4 fois plus en moyenne). Ces concentrations sont néanmoins du même ordre de grandeur voire légèrement inférieures à celles retrouvées dans d’autres métros dans le monde.
- La valeur limite préconisée par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) est largement respectée pour un temps d’exposition des usagers dans la partie souterraine du métro de 30 minutes par jour.
- Les concentrations de poussières en suspension sont très liées à la fréquence de passage des rames de tramways.
- Concernant les métaux particulaires, l’évolution journalière des concentrations en Fer, Manganèse, Chrome total, Nickel et Arsenic est très similaire aux teneurs en poussières en suspension. Là encore les concentrations de ces métaux dans l’enceinte souterraine du tramway sont nettement plus élevées que dans l’air ambiant extérieur. Le Fer représente 30% en masse des poussières en suspension inférieures à 10 µm (contre 0,5% dans l’air extérieur).
- La taille des particules dans la station "Gare - Rue Verte" est très différente de celle de l’air extérieur : les poussières ultra fines (inférieures à 1 µm) ont tendance à être peu nombreuses et leur répartition granulométrique centrée sur 0,1 µm suggère qu’elles proviennent certainement de la combustion automobile issue de l’air extérieur. Par contre, les poussières en suspension supérieures à 2,5 µm sont plus nombreuses qu’à l’extérieur : ce sont des particules denses d’origine métallique.
