Méthanisation : Quel impact sur la qualité de l'air et les odeurs ?

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Unité de méthanisation de Messei (Orne)
Unité de méthanisation de Messei (Orne)

Publié le 4 septembre 2025 - Mis à jour le

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Étude AQAMETHA : Une analyse inédite de l'impact de la méthanisation sur la qualité de l’air et les odeurs en France

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Face au développement croissant de la filière méthanisation en France, la question de ses impacts sur l’environnement, notamment sur la qualité de l’air et les nuisances olfactives, suscite un intérêt croissant de la part des citoyens, des collectivités et des exploitants eux-mêmes.

Dans ce contexte le projet AQAMETHA, a été lancé. Il visait à combler un manque de données publiques à l’échelle nationale concernant l’impact atmosphérique de la méthanisation agricole et territoriale. Le projet a étudié 12 unités représentatives de la diversité de la filière française. Deux volets ont structuré le projet :

  • une campagne de mesures des polluants atmosphériques caractéristiques de la méthanisation (ammoniac et hydrogène sulfuré),
  • et une campagne olfactive selon une méthode rigoureuse d’analyse des ambiances odorantes.

Un projet innovant

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AQAMETHA vise à fournir aux acteurs de la méthanisation, de l’agriculture, aux pouvoirs publics et au grand public une vision objective de l'impact de la méthanisation sur la qualité de l'air en se concentrant sur l'exposition à l'ammoniac, à l'hydrogène sulfuré et sur les odeurs, considérés comme des indicateurs clés de ce processus et la gêne principale perçue par les riverains 

Cette étude se démarque par son caractère innovant et répond à un intérêt général de recherches en nouvelles connaissances : 

  • Il existe peu d’études qui combinent une analyse de polluants et des odeurs ; 
  • Peu de résultats publics ont été produits à l’échelle nationale sur l’état de la qualité de l’air et des odeurs dans l’environnement des sites de méthanisation ; 
  • La coopération de divers acteurs (sociologues, exploitants agricoles, fournisseurs d’énergie, associations environnementales, chambres d’agriculture et autres acteurs territoriaux) pour surveiller et préserver la qualité de l'air pour la santé de tous.

La campagne olfactive a suivi la méthodologie du « Langage des Nez ® ». Ce référentiel permet de décrire l’ambiance olfactive à partir de molécules odorantes (appelées référents ou notes odorantes) organisées selon leur dominance (notes phénolées, soufrées, etc.).

L'analyse de la dispersion des odeurs révèle qu'à proximité des installations (entre 0 et 230 mètres), l'intensité des odeurs diminue rapidement d'une forte à moyenne intensité. Au-delà de 230 mètres, la diminution de l'intensité odorante varie en fonction de l'installation : elle passe à une faible intensité entre 230 mètres et 2300 mètres de la source.

Les secteurs les plus odorants sont les stockages d’intrants solides, en particulier en présence de matières animales (fumier…), et les trémies en extérieur permettant l’alimentation du digesteur.

Plus généralement, les phénomènes de fermentation et de dégradations organiques sont le plus souvent associés aux intensités odorantes les plus élevées.

Datavisualisation - Résultats des campagnes olfactives
Datavisualisation - Résultats des campagnes olfactives

Les résultats de la campagne de mesures des polluants

  • Au-delà de 230 mètres de l’installation, les odeurs deviennent généralement faibles.
  • Le niveau moyen d’hydrogène sulfuré près des habitations est 375 fois moins important que la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (0,4, µg/m³ vs 150 µg/m³ sur 24h).
  • La concentration maximale d’ammoniac relevée sur site est 6 fois inférieure à la valeur toxicologique de référence de l’Anses (500 µg/m3 sur 1 an).
Datavisualisation - Résultats des campagnes de mesure
Datavisualisation - Résultats des campagnes de mesure

Le rapport final ne se limite pas à un constat. Il propose également un ensemble de préconisations concrètes pour aider les exploitants à limiter les nuisances : meilleure gestion des stocks, couverture des fosses, entretien des équipements de traitement de l’air, maîtrise des opérations ponctuelles génératrices d’odeurs, et amélioration de la communication avec les riverains.

Pour les citoyens comme pour les élus locaux, la méthodologie développée est présentée en toute transparence, ce qui en permet l’appropriation et de suivre l’impact réel des installations et d’agir en connaissance de cause.

AQAMETHA regroupe 8 porteurs de projet (Atmo France, Air Pays de la Loire, Atmo Hauts-de-France, Atmo Normandie, ATMO Grand Est, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, Atmo Nouvelle-Aquitaine et la société Osmanthe) et des partenaires issus des milieux académiques (IMT Nord Europe et l’Université du Littoral-Côte-d’Opale), professionnels (ADEME, Gaz Réseau Distribution France, Centre Technique national du Biogaz et de la Méthanisation) et associatif (France Nature Environnement). Cet équilibre entre les partenaires permet de prendre en compte les différentes sensibilités et regards, avec un socle technique et neutre garanti par les AASQA. 

Ce projet de quatre ans est lauréat 2020 du programme AQACIA (Amélioration de la Qualité de l’Air : Comprendre, Innover, Agir) financé par l’ADEME. GRDF est également cofinanceur du projet.

Les chiffres clés

Chiffres
12
Texte
Unités de méthanisation dans 6 régions
2
Texte
Polluants de l'air mesurés : l'ammoniac et l'hydrogène sulfuré
38
Texte
Notes olfactives recherchées
2
Texte
Campagnes de mesure par unité durant 2 semaines
436
Texte
Lieux d'olfaction
48
Texte
Points de mesure de polluants
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